Tous les dimanches, Slow danse l’actualité en quatre temps
« Carrie Lam nuit à Hong-Kong » – Tyrone Siu/Reuters
Mercredi, quatre députés pro-démocraties ont été révoqué par la Chine, accusés de « menace pour la sécurité nationale ». Cette décision a provoqué la démission des quinze derniers députés du même parti, en soutien à leur collègue. Avant leur départ du parlement, le député Lam Cheuk-ting a déroulé une pancarte dans l’enceinte de l’assemblée :
Immortalisé par le photojournaliste Tyrone Siu, ce moment est un tournant dans l’histoire politique de Hong-Kong. Carrie Lam est la principale cible des pro-démocraties. Chef de l’exécutif à Hong-Kong depuis 2017, elle fait le jeu de Pékin depuis son élection. Alors que le système « un pays, deux systèmes » devait être en place jusqu’en 2047, Pékin prend de plus en plus d’initiatives pour réduire la démocratie de l’ancienne colonie britannique. Cette été, la loi « sécurité nationale » avait déjà été imposée par Pékin. Ce texte, qui sanctionne notamment l’appel à l’indépendance de Hong-Kong, est l’aboutissement de la politique de mainmise sur Hong-Kong menée par Pékin depuis plusieurs années. La révocation des quatre députés pro-démocraties est la conséquence directe de l’application de cette loi.
Hanane Al-Barassi, défenseuse des droits des femmes
Mardi, l’avocat et défenseuse des droits des femmes Hanane Al-Barassi a été tuée en pleine rue à Benghazi alors qu’elle était assise dans sa voiture. Cet assassinat intervient quelques minutes après qu’elle ait échappé à un enlèvement selon l’ONG Human Watch Rights. Quelques minutes avant sa mort, lors d’un live Facebook, elle avait promis de révéler les exactions commises par des proches du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée Nationale Libyenne, qui contrôle la capitale du pays.
Hanane Al-Barassi n’était pourtant pas une fervente opposante à Khalifa Haftar, qu’elle avait soutenu dans plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Elle s’en prenait surtout aux groupes armées proche de lui, qu’elle accusait de viols et d’agressions sexuels sur des femmes ou encore de corruption.
Cet assassinat intervient un an après la disparition de Siham Sergewa, parlementaire libyenne qui avait demandé l’arrêt des combats à la télévision. Depuis 2014, le pays est en proie à la guerre civile et divisée en trois territoires distincts, tenus chacun par un gouvernement différent. Le maréchal Khalifa Haftar gouverne le nord-est du pays alors que l’ouest est maitrisé par le Gouvernement d’Union Nationale, soutenu par l’ONU. Le sud du pays est tenu par plusieurs milices armées.
« Monsieur Sarkozy n’a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle », Ziad Takkiedine à Paris Match
Dans un entretien accordé à Paris Match et à BFM-TV, Ziad Takieddine, principal témoin de l’affaire des financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy, a pris à contre-pied les enquêteurs en modifiant son témoignage. Alors qu’il affirmait jusque là que l’ancien Président de la République avait bien reçu des financements de la part de l’ancien chef de l’Etat Libyen Mouammar Kadhafi, l’homme d’affaire Franco-Libyen s’est rétracté : » Monsieur Sarkozy n’a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle » a-t-il déclaré. Il affirme pourtant avoir versé cinq millions d’euros en cash à Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy lors de sa campagne.
Ces déclarations étonnantes interviennent trois semaines après la mise en examen pour « association de malfaiteurs » de Nicolas Sarkozy dans le cadre de cette affaire. Ziad Takieddine affirme n’avoir reçu aucune pression :
« Je n’ai subi aucune pression, si ce n’est une pression personnelle de sauver mon honneur«
Ziad Takieddine lors d’un entretien à L’Obs publié le 13 novembre
L’ancien Président de la République n’a pas tardé à réagir à ces déclarations dans un communiqué : « Le principal accusateur reconnaît ses mensonges. Jamais il ne m’a remis d’argent, jamais il n’y a eu de financement illégal de ma campagne de 2007 » s’est-il félicité, demandant par la suite une démise en examen. Après ces révélations, Mediapart, à l’origine des révélations de l’affaire des financements libyens, a tout de même rappelé que la mise en examen de Nicolas Sarkozy n’était pas basée uniquement sur le témoignage de Ziad Takieddine.
« A Time To Heal », Time Magazine, 23 novembre 2020
Le Time Magazine consacre sa Une du 23 novembre au prochain Président des Etats-Unis Joe Biden et à sa colistière Kamala Harris. Titré » A Time to Heal », le magazine cible précisément les premières missions de Joe Biden dès son investiture le 20 janvier 2021.
Le premier sujet sur lequel devra se pencher le Président démocrate est évidemment la crise sanitaire. Alors que Donald Trump a décidé de minimiser cette crise depuis l’apparition du virus en décembre 2020, les Etats-Unis est le pays le plus touché de la planète, avec près de 250 000 morts. Sujet principal lors de la campagne présidentielle, les deux candidats ont adopté un comportement opposé sur la question de l’épidémie : pendant que Donald Trump organisait de grands meetings sans distanciation sociale, Joe Biden préférait les petites réunions intimes durant lesquelles il martelait à la population de porter des masques.
L’autre enjeu du mandat de Joe Biden est la crise sociétale. Tout du long du mandat de Donald Trump, la société américaine n’a cessé de se fracturer, que ce soit sur les questions politiques, sociales ou encore économiques. Joe Biden aura l’objectif de soigner une société, rongée par les violences racistes minimisées pendant 4 ans par le Président Trump.
Ce n’est pas la première fois que le Time Magazine titre « A Time To Heal ». La Une du 17 janvier 2005 portait le même titre, quelques semaines après que l’île de Sumatra ait été ravagée par un tsunami. Ce titre faisait alors référence à l’aide humanitaire envoyée sur l’île par plusieurs pays du monde.