Lundi, George Floyd, un afro-américain originaire du Texas, a été tué par Derek Chauvin, un policier blanc, qui le soupçonnait d’avoir voulu utiliser un faux billet de 20 dollars. Plaqué au sol par le policier, qui maintenait son genou sur son cou, George Floyd s’est plaint pendant de nombreuses minutes de ne pas pouvoir respirer. Il est décédé dans l’ambulance, quelques minutes après son arrestation.
Cet événement a provoqué une vive réaction à travers le pays et particulièrement dans la ville des faits, Minneapolis. Dès mardi soir, des émeutes ont éclaté, entre les manifestants et les forces de l’ordre. Selon le New York Times, 75 villes ont manifesté leur soutien envers George Floyd, dont les villes de New-York, Los Angeles et Chicago. Certaines d’entre elles ont annoncé la mise en place d’un couvre-feu et ont fait appel aux militaires pour calmer la situation.
La mort de George Floyd a relancé les débats sur les violences policières et le racisme aux États-Unis, de plus en plus visible depuis l’élection de Donald Trump en 2016. Selon une étude de l’ONG Southern Poverty Law Center (SPLC), entre 2017 et 2019, le nombre de groupes nationalistes blancs a augmenté de 55 %. En parallèle de cela, on observe une réelle vulnérabilité des hommes de couleurs face à la police américaine. Selon une étude réalisée par l’Académie Nationale des Sciences des États-Unis en 2019, les afro-américains sont 2,5 fois plus susceptibles d’être tués par les forces de l’ordre qu’un homme blanc. Ainsi, en 2018, sur les 1 143 personnes ayant été tuées par un policier, 23 % étaient afro-américains, alors qu’ils ne représentent que 13 % de la population.
Le meurtre de George Floyd fait écho à la mort de plusieurs afro-américains causées par les forces de l’ordre américaine ces dernières années, tels que Michael Brown, Eric Garner ou encore Philando Castile. Depuis 2013, le mouvement blacklivesmatter (la vie des noirs compte) est devenu le chef de file de la lutte contre les meurtres de personnes de couleurs par des policiers.