Le marché pétrolier se fait une frayeur

Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, le prix du pétrole américain dégringole, à cause d’une chute de la demande, jusqu'à passer sous la barre des 0 dollars, fait historique.

Depuis le début de la crise sanitaire mondiale, le prix du pétrole américain dégringole, à cause d’une chute de la demande, jusqu’à passer sous la barre des 0 dollars, fait historique.

Lundi 21 avril, le prix du baril de pétrole WTI est alors descendu sous la barre des 0 dollar, atteignant brièvement -37 $. Ce type de pétrole brut est utilisé comme référence pour les contrats à terme de la bourse des matières premières, le New York Mercantile Exchange. Les contrats à terme permettent l’achat de pétrole à une date prédéfinie. Ainsi, de nombreux acheteurs avaient acheté du pétrole pour le 20 avril et misaient sur une augmentation de son prix pour revendre leur contrat plus cher qu’ils ne l’avaient acheté. N’ayant pas prévu cette chute des prix, ils étaient alors prêts à payer 37$ pour vendre leur contrat et ne pas se retrouver avec des barils de pétrole au pied de leur porte. Face à cette situation, Fatih Birol, directeur exécutif de l’agence internationale de l’énergie, n’est pas rassurant.

Quand on regardera 2020 dans quelques années, on en parlera comme la pire année dans l’histoire du marché du pétrolier. Et on appelera ce mois-ci « avril noir du pétrole »

Fatih Birol, directeur exécutif de l’agence internationale de l’énergie

Deux facteurs principaux

Cette chute est provoquée par la combinaison de deux conséquences de la crise sanitaire : dans un premier temps, la majorité des pays ayant pris des mesures de confinement pour leur population, les avions étant cloués au sol, la demande de pétrole a fortement baissé. Parallèlement, les exploitations de pétrole n’ont pas fermé et la production ne s’arrête pas. Ainsi, les stocks se remplissent jusqu’à être saturés.

Si les producteurs ont tout de même ralenti la production pour anticiper la crise pétrolière, selon de nombreux économistes, la baisse a été trop légère. Pour protéger les investisseurs du marché pétrolier, les pompes ont continué à fonctionner et ainsi créer de la richesse. Mais cette politique est arrivée à ses limites. Alors que les États-Unis sont le premier exportateur de pétrole au monde, ils le sont grâce à des forages de pétrole non conventionnels comme le pétrole de schistes. Seulement, ces forages ne deviennent plus rentables si le prix du baril est bien inférieur à 50$. Malgré tout, cette chute du prix du pétrole américain est à relativiser. Tout d’abord, deux jours après la baise inquiétante, le prix a rebondi et était à presque 13$ ce matin. De plus, cette baisse ne concernait spécifiquement le baril de pétrole New York West Texas Intermediate (WTI) et ne reflète pas le prix réel du pétrole mondial.