En quatre temps – semaine 47

Tous les dimanches, Slow danse l’actualité en quatre temps

Tous les dimanches, Slow danse l’actualité en quatre temps

Libération – Une du 20 novembre 2020

Libération, Une du 20 novembre 2020

Vendredi, Libération consacrait sa Une à la loi « Sécurité Globale » : Emmanuel Macron, les deux mains appuyées sur son bureau pour sa photo présidentielle, voit son visage flouté. Le même jour, l’article 24 de la loi Sécurité Globale, au centre des polémiques depuis plusieurs semaine, était largement adopté par l’Assemblée Nationale. Cet article rend interdit la diffusion malveillante de vidéos de policiers. Accusé de porter atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, Gérald Darmanin affirme qu’il faudra flouter les visages des policiers, bien que ce ne soit pas mentionné dans le texte de loi.

Protection des policiers ou réelle censure ? C’est autour de ces questions que le gouvernement et les opposants à la loi s’affrontent depuis plusieurs semaines. Si la député Alice Thourot affirme que « les journalistes pourront toujours faire leur travail », que seules « les intentions malveillantes » seront sanctionnées, Gérald Darmanin tient un discours différent et souhaite interdire la diffusion d’image de policier sur les réseaux sociaux.

Nous n’accréditerons pas nos journalistes pour couvrir les manifestations – Tribune des directions des rédactions de presse

Depuis plusieurs semaines, Gérald Darmanin multiplie les polémiques : Mercredi, le ministre de l’intérieur a affirmé lors d’une conférence de presse que les journalistes devaient se signaler auprès de la préfecture de police pour couvrir les manifestations sans risque.

Je rappelle donc que si les journalistes couvrent des manifestations, notamment conformément au schéma de maintien de l’ordre que j’ai évoqué, ils doivent se rapprocher des autorités, en l’occurrence au préfet de département, ici le préfet de police de Paris, pour se signaler, pour être protégés également par les forces de l’ordre, pour pouvoir être distingués et rendre compte de son travail de journaliste dans ces manifestations.

Gérald Darmanin, mercredi 18 novembre 2020

La presse française n’a pas tardé à réagir : une tribune a été publiée par des dizaines de rédactions françaises (Le Monde, Le Figaro, Libération, mais aussi LCI, RMC, France Info) pour dénoncer les propos du ministre. Dans cette tribune, elles expriment leurs inquiétudes quant à la politique menée par Gérald Darmanin et rappellent les droits de la presse : «  Les journalistes n’ont pas à se rapprocher de la préfecture de police pour couvrir une manifestation. Il n’y a pas d’accréditation à avoir pour exercer librement notre métier sur la voie publique« .

Après la polémique, le ministre de l’Intérieur a corrigé ces propos, rappelant que les journalistes peuvent, sans obligation, se rapprocher des préfectures avant de couvrir une manifestation.

Daniel Cordier

Musée de l’Ordre de la Libération / AFP

Vendredi, une figure de la Résistance de la seconde guerre mondiale s’est éteint. Daniel Cordier, décédé à l’âge de 100 ans, avait été l’un des premiers à rejoindre Londres après l’appel du Général De Gaulle le 18 juin 1940. Entre 1942 et 1943, il est le secrétaire de Jean Moulin et participe à la création du Conseil National de la Résistance. Après la guerre, il refuse de parler en public de la Résistance et se lance dans l’art. Il se met à la peinture et monte une collection qu’il ne cessera de compléter. A partir de 1973, il en cède une partie au centre Pompidou : 16 ans plus tard, le musée a reçu près de 500 œuvres de sa part. Emmanuel Macron a annoncé sur Twitter qu’un hommage national lui sera rendu.

La décollage de la fusée Space X par Joe Skipper, mercredi 15 novembre

Joe Skipper / Reuters

Le 15 novembre, Spacex a lancé quatre astronautes, trois de la Nasa et un japonais, vers la Station Spatiale Internationale. Les astronautes rejoignent deux russes et une américaine déjà présents dans l’ISS. Ce lancement marque une nouvelle ère dans le voyage spatiale : c’est la première fois qu’un vol habitué est effectué vers l’ISS par une entreprise privée, SpaceX. En quelques années, la société crée par Elon Musk est devenue un poids lourd de l’industrie spatiale, en s’appuyant sur de nouvelles technologies, dont des lanceurs de fusée réutilisables. L’arrivée de SpaceX a été un électrochoc dans le monde aérospatial : grâce à son partenariat avec la société privée, la NASA, en déclin depuis plusieurs années, reprend les vols habités et oblige l’Europe à accélérer ses programmes spatiaux pour récupérer son retard.

Quelques heures après son décollage, la capsule Dragon de SpaceX s’est accrochée à l’ISS avec succès. Deux autres vols sont déjà prévus pour 2021, dont l’un d’eux devraient à nouveau amener le français Thomas Pesquet sur l’ISS.