En quatre temps – semaine 45

Tous les dimanches, Slow danse l’actualité en quatre temps

Tous les dimanches, Slow danse l’actualité en quatre temps

Kamala Harris, « We did it, Joe »

Après plusieurs jours de suspens, le nouveau président des Etats-Unis a finalement été élu : en remportant le Nevada, Joe Biden s’assure les 270 grands électeurs nécessaires. Si Donald Trump devrait mener de nombreux recours pour contester l’élection qu’il estime frauduleuse, la future-vice présidente Kamala Harris n’a pas attendu pour appeler son futur président Joe Biden. Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, Kamala Harris appelle Joe Biden pour lui annoncer la bonne nouvelle.

« On l’a fait, Joe. Tu vas être le prochain président des Etats-Unis » pousse la future colistière, non sans un profond soulagement. Avec cette élection, l’ancienne sénatrice va devenir la première femme et la première personne de couleur à ce poste. Dans un discours prononcé après l’annonce des résultats, Kamala Harris a porté un message d’espoir : « Bien que je sois la première femme à occuper ce bureau, je ne serais pas la dernière. Parce que toutes les petites filles qui regardent ce soir savent que c’est un pays de tous les possibles ».

« allo @AssembleeNat c’est pour un non à la #PPLSecuriteGlobale », David Dufresne

Cette semaine était en examen la loi Sécurité Globale, déposée le 14 janvier 2020. Si cette loi a pour objectif de renforcer la sécurité dans le pays, l’article 24 a provoqué une grande vague de contestation.

« Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. »

Article 24 de la proposition de loi Sécurité Globale

Si la député Alice Thourot défend sa proposition de loi, estimant qu’elle a pour objectif de protéger les policiers du harcèlement, voir des agressions, ses détracteurs y voient une manière de camoufler les violences policières. En première ligne de cette contestation, on retrouve le journaliste David Dufresne. Lanceur d’alerte dont le travail a été cité par l’ONU, le journaliste a tenu un décompte chirurgical des blessés lors des violences policières. Sur son compte twitter @davduf, dans une série de vidéos titrées « allo @AssembleeNat c’est pour un non à la #PPLSecuriteGlobale », victimes de violences policières, journalistes ou encore juristes dénoncent cette loi.

Le 4 décembre 2018, David Dufresne lance le mouvement « allo @Place_Beauvau » avec lequel il interpelle le ministère de l’intérieur à chaque vidéo sur les réseaux sociaux montrant des violences policières. Jusqu’au 24 août 2020, 964 signalements sont lancés. Après avoir datées, localisées et créditées les images, il les soumet à des citoyens dans son film sorti le 30 septembre 2020 au cinéma « Un pays qui se tient sage ».

Gaël Faye, « Lundi Méchant »

Vendredi 6 novembre, Gaël Faye a sorti son deuxième album « Lundi Méchant », après « Pili pili sur un croissant de lune » en 2012. Auteur du roman « Petit pays », récompensé du prix Goncourt des lycées et finaliste du prix Goncourt en 2016, il a vu son livre adapté au cinéma en 2020 par le réalisateur Eric Barbier.

Dans ce nouvel album, Gaël Faye parle évidemment du Burundi, pays où il a vécu jusqu’à ses 13 ans, avant de fuir en France à cause de la guerre civile. Album joyeux et dansant, il n’hésite pas non plus à aborder des thèmes plus sombres, comme le racisme dans « Lueurs » ou encore l’intolérance avec « Seuls et vaincus » dont le texte est écrit par l’ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira.

« Lundi méchant » de Gaël Faye, sorti le 6 novembre 2020

Jo Jorgensen, candidate à l’élection présidentielle américaine

Depuis quelques jours, les caméras du monde entier sont braquées sur Joe Biden et Donald Trump, qui se battaient pour la présidentielle américaine. Pourtant, ils n’étaient pas les seuls à être en lice. Jo Jorgensen, candidate du parti libertarien, a récolté 1,2% des votes. Absente des débats télévisés, sa candidature n’a pas eu la médiatisation suffisante pour faire jeu égal avec le candidat démocrate et le candidat républicain. En comparaison avec l’élection présidentielle française de 2017, Jo Jorgensen a eu plus de voix que Nicolas Dupont-Aignan (1,7 millions pour Jo Jorgensen contre 1,69 pour le candidat français). Evidemment, cette comparaison ne représente pas grand-chose, la population américaine étant près de 5 fois plus grande que la population française. En ramenant le nombre de voix aux nombre d’habitant, sa candidature est comparable à celle de Jean Lassalle en 2017 (1,2% des votes).

Au total, quatre candidat se sont présentés à la présidentielle américaine : Joe Biden (Parti Démocrate), Donald Trump (Parti Républicain), Jo Jorgensen (Parti Libertarien) et Howie Hawkins (Parti vert). D’autres candidats comme Gloria La Riva, Borck Pierce ou encore Kanye West ne se sont présentés que dans certains Etats. Environ 60 000 électeurs ont voté pour le rappeur, candidat dans seulement 12 Etats.

Jo Jorgensen était candidate à l’élection américaine, face à Donald Trump et Joe Biden. (Crédit : TALLAHASSEE DEMOCRAT)