Éléments centraux dans la lutte contre le coronavirus, les soignants sont sur-mobilisés depuis plusieurs mois. Alors que le gouvernement prend des mesures pour redémarrer l’économie du pays après plusieurs semaines de confinement, des médecins, des infirmiers et des soignants, réunis au sein du collectif « Les jours heureux », ont interpellé Emmanuel Macron dans une lettre ouverte publiée dans Libération. En parallèle, ils publient un manifeste pour reconstruire le système de santé français.
Parmi les mesures proposées par le collectif, on retrouve avant tout la question budgétaire. Le collectif demande une augmentation du budget alloué à la santé et du nombre de lit d’hôpitaux. Selon une étude de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) publiée en 2017, la France dépense en moyenne 3 626 € par habitant pour la santé, soit 25 % de plus que la moyenne européenne. Pour autant, la France n’est qu’à la 6e place du classement en terme de dépense de santé, derrière l’Allemagne ou le Danemark. Dans cette même étude, l’OCDE soulève le fait que le nombre de médecins par habitant est plus faible que la moyenne européenne (3,2 médecins pour 1000 habitants en France contre 3,6 en moyenne en Europe). Cette pénurie de médecins mène à une surcharge des hôpitaux, notamment dans les zones où le nombre de médecins est faible.
La question du salaire
Autre point abordé : les salaires. Alors que cette question fait débat depuis le début de la crise, le collectif demande une augmentation des salaires de façon à atteindre la moyenne des pays de l’OCDE. Selon les chiffres de l’OCDE, les infirmières et les infirmiers français touchent environ 13,5 % de moins que la moyenne des pays de l’OCDE. Ainsi, le salaire des infirmiers français est nettement inférieur aux infirmiers en Allemagne, en l’Espagne ou encore au Chili.
Lundi s’est ouvert le Ségur de la Santé où le gouvernement et les acteurs de la santé devraient discuter, entre autres, de la question d’une revalorisation des salaires des soignants, promise par Emmanuel Macron lors d’une visite à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière le 15 mai dernier