C’est sur Twitter que le député Raphaël Glucksmann a annoncé la nouvelle : « Adidas s’engage à cesser toute activité avec des fournisseurs et sous-traitants impliqués dans l’exploitation des travailleurs forcés ouïghours ».
En mars dernier, une étude de l’Institut Australien de Stratégie Politique (ASPI) dévoilait les noms de 83 marques travaillant avec des usines, employant de force des travailleurs Ouïghours. Parmi ces marques se trouvent Adidas, Lacoste ou encore BMW. Raphaël Glucksmann, qui avait interpellé la marque sur les réseaux sociaux, a adressé par la même occasion une lettre au Directeur Générale d’Adidas France le 12 juin dernier, lui demandant de cesser ses activités avec les usines incriminées. Après avoir été reçu par la direction de l’entreprise, il a annoncé lui-même leur décision, de cesser de travailler avec ces usines.
L’étude du Think tank australien met en lumière une nouvelle fois les persécutions que subissent cette ethnie musulmane, peuplant principalement la région autonome du Xinjiang. Alors qu’ils subissent depuis plusieurs siècles les pressions chinoises, les violences se sont récemment accentuées, comme le montre les affrontements de 2009 entre des Ouïghours et des Hans, peuple majoritaire en Chine. La manifestation les ayant déclenché était elle-même organisée pour protester contre la mort d’un Ouïghour, tabassé par deux Hans.
Une « rééducation » forcée
A partir de 2015, la répression des Ouïghours par le gouvernement chinois prend une nouvelle tournure : pour régler les conflits internes dans le Xinjiang, les autorités locales décident de « déradicaliser » la population ouïghour en les « rééduquant ». A partir de 2016, plusieurs camps sont construits dans la province autonome, dans l’optique de développer cette politique. L’année dernière, la fuite de documents confidentiels, dont un discours du président Xi Jinping dans lequel il donnait l’ordre de « rafler tous ceux qui doivent l’être », prouvait l’implication directe du gouvernement chinois dans la création de ces camps. A l’intérieur, les Ouïghours sont contraints d’abandonner leur culture, d’apprendre le mandarin et de regarder les vidéos de propagande du gouvernement, en plus de devoir travailler de force.
En mai, Raphaël Glucksmann révélait l’existence d’un trafic d’organes « halals », organisé par la Chine, dont les Ouïghours sont les principales victimes.