Laura Laidi
Le “budget vert” 2025 présente une hausse des dépenses environnementales globales dans son budget, mais met aussi en évidence des limites non négligeables. Si les chiffres sont en hausse, la qualité de ces dépenses et leur impact réel restent à évaluer.
C’est une annonce qui n’a pas eu l’effet escompté. Bercy a dévoilé ce mardi son budget vert “sans précédent” pour 2025. Ce budget, annexé au projet de loi des finances depuis 2021, liste les dépenses budgétaires et fiscales ayant un impact favorable ou défavorable sur l’environnement. Une augmentation de 2,1 milliards d’euros des dépenses environnementales est prévue pour 2025, ce qui porterait l’enveloppe à 42,6 milliards d’euros, un record d’après Bercy. Le ministère du Budget souligne également que ce montant dépasse les recettes de fiscalité environnementale, qui s’élèvent, elles, à 30 milliards d’euros.
Progrès et régressions environnementales
Ce budget précise l’impact environnemental de chaque dépense, classé de façon « favorable », « neutre », « mixte » ou « défavorable ». Selon le ministère de l’Economie, les dépenses favorables à l’environnement auront augmenté de 35 % entre 2022 et 2025. Les crédits alloués aux énergies renouvelables en métropole et à la rénovation énergétique des bâtiments connaîtront, par exemple, une hausse significative de 2,1 milliards d’euros en 2025. Pour ce qui est des dépenses défavorables, elles auront diminué de 15 % entre 2022 et 2025, notamment dans le secteur des transports, avec la réduction des taxes sur les carburants.
Les limites du “budget vert” pointées du doigt
Pourtant, les limites du « budget vert » sont illustrées par l’impossibilité d’évaluer l’impact de certaines dépenses, comme celles liées à la dématérialisation (remplacement des procédures papiers par des procédures numériques), faute de données suffisantes.
Tout en saluant l’« effort de transparence » de l’État, la Cour des comptes a largement pointé du doigt le caractère partiel du « budget vert », qui ne couvre que 10% des dépenses publiques. Une large part de ces dépenses publiques (75%) est ainsi classée comme “neutre”, faute d’évaluation.