Laura Laïdi
C’est une décision sans équivoque. Hier soir, le gouvernement a décidé de fermer la porte à un éventuel retour de la taxe d’habitation, qu’importe sa forme. Et le ministre du Budget, Laurent Saint Martin est formel. “Ces acquis-là, il faut les préserver”, a-t-il argué en début de semaine, interviewé par la chaîne France 2. La suppression de la taxe d’habitation aurait permis une augmentation de 22 milliards d’euros du pouvoir d’achat global des Français sur un an.
Une promesse d’Emmanuel Macron
La suppression de la taxe d’habitation était une promesse de campagne du président de la République. Cet impôt était jugé dès 2017 comme “injuste” par le candidat de La République en Marche. “On paie souvent beaucoup plus quand on vit dans une commune populaire que dans une commune riche », déplorait-il. Cet impôt, qui pesait sur les propriétaires et les locataires, constituait une ressource essentielle pour les communes afin de financer leurs services. Celui sur les résidences principales a définitivement été supprimé par Emmanuel Macron en 2023. Il fait maintenant l’objet d’une attention toute particulière, à l’heure où les futures recettes du budget 2025 sont largement scrutées et que les finances publiques sont mises à mal.
Vers un nouvel impôt ?
Le Monde révèle qu’en 2016, la taxe d’habitation représentait une somme colossale pour les collectivités locales : 23,4 milliards d’euros, dont 18,7 milliards provenaient des ménages. C’est ce constat qui pousse aujourd’hui de nombreux élus, de droite comme de gauche, à appeler à une réévaluation de la suppression de la taxe d’habitation. Certains, comme le président du sénat Gérard Larcher, demandent au contraire “une fiscalité moderne”, et une nouvelle source de recettes à la place de la “Disparue”. Le ministre du Budget n’exclut pas une évolution de la fiscalité locale, et laisse le sujet en suspens à l’Assemblée nationale. La taxe d’habitation pourrait donc prendre une nouvelle forme, et les débats, eux, s’annoncent houleux dans les jours à venir.