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Retraites, grandes fortunes, éducation : quelles sont les mesures qui vont tendre les débats ?

Le projet de loi finances 2025, dont l'examen a débuté depuis lundi à l'Assemblée Nationale contient de nombreux sujets épineux. De quoi animer les débats prévus cette semaine dans l'hémicycle. L’Immédiat revient sur les cinq principaux points de tension.

Laura Laidi

&

Camille Salcedo-Ruiz

1. Les retraites

Le gouvernement souhaite faire contribuer les retraités au redressement des finances publiques en décalant de 6 mois la revalorisation des pensions. Initialement prévue le 1er janvier 2025, elle serait décalée au 1er juillet 2025. Un report qui concerne près de 14 millions de personnes, et qui selon le ministère de l’Economie permettrait d’économiser environ 4 milliards d’euros.


L’idée est largement rejetée, y compris par certains soutiens du gouvernement, qui défendent les retraités aux faibles revenus.  Marine Le Pen (RN) y voit pour sa part une « mesure mesquine« , tandis qu’Eric Coquerel (LFI), lui, s’oppose à un choix selon lui « injuste« . Plusieurs groupes travaillent ainsi à une modulation ou un barème afin de préserver les « petites retraites ». De fait, de nombreux amendements ont été déposés par des parlementaires de tout bord. Certains visent purement et simplement à supprimer la mesure.

2. Taxes sur les grandes fortunes

L’instauration d’une taxe durable sur les grandes fortunes est à présent actée. Hier, les députés ont élargi et même pérennisé la nouvelle contribution fiscale des foyers à hauts-revenus, contre l’avis du gouvernement. L’Exécutif souhaitait voir disparaître cette contribution demandée aux plus riches en 2026. 

 

Autre modification prévue : celle de la « flat tax » qui concerne les revenus du capital. Son taux est actuellement fixé à 30%, et il pourrait être relevé à 33%, comme le souhaitent le Nouveau Front Populaire (NFP) et les élus centristes, pourtant soutiens de l’Exécutif.

3. Suppression de postes dans l’Education

Le projet de loi de finances pour 2025 annonce des changements significatifs pour le secteur de l’éducation en France. Il prévoit par exemple une réduction de 4 000 postes d’enseignants, concentrée principalement sur les cycles maternel et élémentaire. Le gouvernement a aussi annoncé une réduction de 1,2 milliard d’euros des aides à l’apprentissage pour l’année 2025, ainsi qu’une réduction significative des effectifs de la fonction publique de l’État et de ses opérateurs, avec 2 201 postes supprimés.

4. Taxes sur les grandes entreprises

Le gouvernement va instaurer une taxe de 8% sur les rachats d’actions des grandes entreprises pour renflouer les caisses de l’État, au grand dam des élus Les Républicains (LR) et du « bloc central ». Cette mesure, qui s’applique aux sociétés réalisant au moins un milliard d’euros de chiffre d’affaires, devrait rapporter 200 millions d’euros par an. Une « contribution exceptionnelle » demandée à 400 grandes entreprises et qui vise à “mettre à contribution les entreprises ayant un recours croissant à cette pratique leur permettant de distribuer une partie de leur excès de trésorerie à leurs actionnaires », a indiqué le gouvernement. 

5. Taxes sur l’énergie

Les factures risquent, elles aussi, d’augmenter. Et pour cause, le gouvernement souhaite économiser 3 millions d’euros. La hausse de l’accise, rejetée par les députés, sera tout de même examinée dans l’hémicycle. Une chose est sûre, on parlera augmentation de l’électricité et du gaz en séance plénière, avec une hausse possible de 20% de la TVA sur les chaudières à gaz. Le ministère de l’économie, qui veut mettre fin au bouclier tarifaire mis en place pendant la crise inflationniste, promet tout de même une baisse de 9 % du tarif « pour les ménages au tarif réglementé de vente (TRV) ou contrats indexés sur ce tarif », en raison de la diminution du coût de l’énergie.

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