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Paris Games Week : une édition pour sortir la tête de l’eau

De retour du 23 au 27 octobre au palais d'exposition de la Porte de Versailles, la Paris Games Week sera l’occasion de penser le futur d’une industrie du jeu vidéo en crise.
Le fleuron français, créateur d'Assassin's Creed, connait une crise depuis plusieurs années (Ubisoft)

Clémence Kerdaffrec

A l’ouverture de la Paris Games Week (PGW), le secteur du jeu vidéo ne desserre toujours pas les dents. Organisée par le SELL (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs) depuis 2010, cette semaine réunit chaque année l’écosystème du secteur. L’édition 2024 attend environ « 200 000 participants », d’après Nicolas Vignolles, délégué Général du SELL, et organisateur de la PGW. Une estimation qui témoigne d’un engouement de bon augure pour le jeu vidéo, dans un contexte tendu pour l’industrie vidéoludique mondiale. 

Malgré une croissance mondiale assez stable de 0,6 % en 2023, le secteur est en effet ébranlé par des vagues de licenciements massives (plus de 12 000 départs depuis le début de l’année), des financements anémiques et une concurrence accrue sur fond de sorties onéreuses. Une crise qui frappe, en France, le fleuron national du jeu vidéo Ubisoft, fragilisé par un conflit social, l’échec de son jeu à gros budget Star Wars Outlaws et le report de la sortie du nouvel opus d’Assassin’s Creed.

Programme chargé

Dans ce climat de crise, l’événement grand public pourra prendre des allures de colloque entre professionnels avec la création de « Future of Gaming », une grande scène de conférence et un lieu de rencontres pour tous les acteurs du secteur : créateurs de jeux, éditeurs, investisseurs, avocats, politiques, associations, administrations.

Pendant cinq jours, les professionnels du jeu vidéo pourront discuter des enjeux qui traversent le secteur : IA, Blockchain, aspects juridiques et fiscaux, environnement, égalité femme-homme, protection de la propriété intellectuelle, esport ou encore formations. La journée de jeudi, organisée en partenariat avec le Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV) sera par exemple dédiée à l’investissement. 

Ces dernières années, certains studios ont multiplié les investissements hasardeux allant jusqu’à intégrer des cryptomonnaies et des NFT dans leurs jeux malgré l’instabilité de ces objets numériques. Une prise de risque qui n’a pas payé, comme en témoigne l’insuccès de Quartz, le système d’achat de NFT d’Ubisoft, qui permettait de personnaliser son expérience de jeu.

« Effort collectif »

Plus largement, ce moment de concertation pourrait également être l’occasion de repenser certains codes de l’industrie, notamment le coût des jeux, en forte hausse depuis une dizaine d’années.

« C’est un effort collectif qui s’enclenche à l’occasion de cette PGW », déclare Nicolas Vignolles au média spécialisé « Jeuxvidéo.com ». L’organisateur entend faire du salon un rendez-vous récurrent pour les professionnels du jeu vidéo et surtout, impulser un mouvement vertueux pour accélérer la reprise de l’activité en France. Au niveau mondial, le secteur, qui pèse davantage que ceux du cinéma et de la musique réunis, commence déjà à se relever, porté par le Japon, les Etats-Unis et l’Allemagne.

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